Je ne sais pas si les parents ont une influence véritable sur ce que sera l'avenir professionnel de leur enfant, mais au cas où ma fille deviendrait médecin un jour, il faut absolument conserver ce récit dans les annales :
Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut savoir que Melle E a passé récemment quelques jours à l'hôpital.
De retour à la maison, elle décide de jouer à la poupée mannequin, quand, se disputant avec Mr A, elle s'aperçoit tout à coup que Barbie a perdu une jambe :
Je vous passe les détails de la crise de larmes qui s'en suit, d'autant que cette poupée lui a été prêtée par une amie, et que Melle E s'inquiète de ce que celle-ci lui dira, quand elle lui rendra sa poupée avec une jambe en moins...
(Vous jugerez alors certainement glauque le scénario que j'ai inventé pour qu'elle arrête de pleurer et voit le bon côté des choses, mais dès à présent, je peux vous assurer que mon histoire a été remarquablement efficace...)
Prenant un air étonné, je demande à Melle E pour quelle raison notre amie Corinne la gronderait. De toute évidence, parce qu'une jambe manque à sa poupée... me répond elle. Je lui affirme alors d'un air très convaincu que bien au contraire, cette dernière lui sera très reconnaissante de lui avoir sauvé la vie. Au tour de Melle E de me regarder l'air interrogatif. Je poursuis donc en lui expliquant que Barbie était très malade, qu'elle avait une grave infection à la jambe et qu'elle était gagnée par la gangrène... Sa seule chance de survie n'avait donc été que celle consistant à lui couper la jambe.
Je ne suis pas certaine que Melle E ait vraiment tout saisi, mais visiblement cette pirouette parut lui convenir puisqu'elle s'est effectivement arrêtée de pleurer, repartant jouer avec un air assez satisfait !
Alors Corinne, si tu me lis, je ne te promets pas un footing avec Barbie, mais soit rassurée : ses jours ne sont plus en danger !!!